vendredi 31 août 2012

La petite Sirène

©Rudowski/ESIAJ 2012
















Mais si tu prends ma voix, demanda la petite sirène, que me restera-t-il ? Ta charmante figure, répondit la sorcière, ta marche légère et gracieuse, et tes yeux expressifs : cela suffit pour entortiller le coeur d’un homme. Allons ! du courage ! Tire ta langue, que je la coupe, puis je te donnerai l’élixir. Soit ! répondit la princesse, et la sorcière lui coupa la langue. La pauvre enfant resta muette.

— Extrait de « La petite Sirène », Hans Christian Andersen, 1876 —


jeudi 23 août 2012

La Tête Enchantée

©Rudowski/ESIAJ 2012
















À sa grande stupéfaction, la princesse réagit tout autrement, disant à son père qu’il devait tenir sa promesse, qu’elle voulait épouser la tête parce qu’elle lui plaisait, et qu’elle l’aimait, même… Le sultan dut consentir au mariage, contraint et forcé. Le jour de la cérémonie, les invités pleuraient de tristesse à la pensée d’une telle alliance entre une si belle princesse et une tête coupée…

— Extrait de « La tête enchantée », Légende turque —



mercredi 15 août 2012

Le Maître Chat

©Rudowski/ESIAJ 2012
















On m’a assuré, dit le Chat, mais je ne saurais le croire, que vous aviez aussi le pouvoir de prendre la forme des plus petits animaux, par exemple de vous changer en un rat, en une souris; je vous avoue que je tiens cela tout à fait impossible. Impossible ! reprit l’ogre; vous allez voir. Et en même temps il se changea en une souris, qui se mit à courir sur le plancher. Le Chat ne l’eut pas plus tôt aperçue, qu’il se jeta dessus et la mangea.


— Extrait de « Le Maître chat », Charles Perrault, 1695 —

dimanche 5 août 2012

Le Chat, l'Huissier et le Squelette

©Rudowski/ESIAJ 2012
















Le lendemain, au dernier coup de six heures, j’entendis un léger frôlement dans les rideaux de mon lit, et, au point d’intersection qu’ils formaient dans la ruelle contre la muraille, j’aperçus un squelette. Je me levai, je fis plusieurs tours dans ma chambre; la tête me suivait dans toutes mes évolutions. Les yeux ne m’abandonnèrent pas un instant; le corps demeurait immobile.

— Extrait de « Le Chat, l’huissier et le squelette », Alexandre Dumas, 1849 —